Retrouver les joies du forum matznévien, quel plaisir ! Merci !

Je me joins au voeu formulé par RV, afin que ce forum retrouve sa vocation originelle...

Candide

 

Gabriel Matzneff a publié dans la Revue littéraire n°1 éditée par Léo Scheer un article intitulé "La charcuterie de la rue de la Tête" en avril 2004 et dans le numéro 6 de la même revue un autre excellent texte intitulé "Boom ! quand notre cœur fait boom ! " en septembre dernier.

Dans ce second texte, il confie qu'il a passé la majeure partie de son été à classer ses correspondances épistolaires (accumulées pendant plus de 40 années !!) afin de les placer en lieu sûr. Nous pouvons aisément imaginer qu'il s'agissait là d'un travail monumental, aussi nécessaire qu'abrutissant, et nous pouvons le féliciter d'être allé jusqu'au bout de sa courageuse entreprise avec succès !

D'autre part, connaissant la conscience artistique et la rigueur admirable de notre cher écrivain, il est probable que la sortie en livre de poche de "Mamma, li Turchi !" ainsi que la prochaine réédition en un seul volume (enrichi d'une préface inédite) des "Passions schismatiques" et des "Moins de seize ans" lui aient réclamé un important travail de relecture..

Pour le reste de son actualité, il faudra attendre la parution de son journal intime de 2004 ! (en formant des voeux pour que celui-ci soit un jour publié)

Cordialement,

*JJR

L'amitié Cioran / Gabriel M. m'intéresse...

 

 Il est 23 heures à la pendule et nous sommes le 5 JUILLET 2005. J'entre pour la première fois dans ce forum à petits pas, moi qui ai découvert Matzneff depuis peu. De la rupture, les lèvres menteuses( qui m'a fortement déçu, que je trouve meme fort mal écrit par endroits), Maitres et complices ET C'est la gloire Pierre françois! m'ont définitivement convaincu de l'interet majeur de cet écrivain . L 'écouter s'exprimer ici et là sur différentes radios ,  n'a fait que renforcer ce sentiment . Cet homme est authentique -l'authenticité rencontrée chez un etre étant , comme on le sait, une espèce de Saint graal aujourd'hui. Alors oui!Gloire à Gabriel Matzneff!

 

  Parfaite l'idée de ce forum de discussion, mais si je suis le seul à m'y trouver.......zut!  Ya t-il quelqu'un dans cette bulle ? Je l'espère.

J'ai trouvé La prunelle de mes yeux hier, et j'ai commençé la lecture. Bon, comme je n'ai pas l'habitude de me cacher la tete et de garder pour moi un avis, soyons franc: ces notes au jour le jour ne devraient elles pas rester dans les tiroirs, ou etre triées pour la publication de manière à ne retenir que ce qui pourrait, à la limite, servir à l'édification intellectuelle d'un individu.Je m'explique.  Le journal de gide, celui de léautaud, ceux de stendhal et de Renard , nous les aimons parce qu'a travers la quotidienneté des notes , la relative banalité de certaines journées, on peut trouver aussi  au fond de chacun d'eux, matière à penser, matière à réfléchir sur la création littéraire, sur le sens de la vie etc.... . Gabriel Matzneff dit souvent que ces journaux sont écrits à bout portant, sans souci aucun de faire de faire acte littéraire; ce sont juste des aides mémoires pour lui et de petits travaux de laboratoire ou naissent parfois, des idées de romans qu'il exploitera aprés avec le talent qu'on lui connait. Alors?  Ne faudrait il pas faire un choix, comme Pascal Pia le fit avec talent, en 1969, avec le journal immense de Léautaud ? C'est une question que je pose. Ce n'est pas encore une affirmation.

 GM, vous restez  pour moi , l'homme qui a été au bout de ses envies et qui a réalisé son ambition: celle d'écrire à part entière et de jouir,oh! le vilain mot, sans  entraves. Vous avez vécu TOTALEMENT. Ainsi soit-il, les jeux sont faits. 

Bienvenue à vous, cher nouveau membre !

Moi aussi, je suis là...

Vous écrivez "Le journal de gide, celui de léautaud, ceux de stendhal et de Renard , nous les aimons parce qu'a travers la quotidienneté des notes , la relative banalité de certaines journées, on peut trouver aussi au fond de chacun d'eux, matière à penser, matière à réfléchir sur la création littéraire, sur le sens de la vie etc....", ce qui - sauf mon respect - me stupéfie ! Comment réussissez-vous à ne pas TOUT trouver du fond de l'être de Gabriel Matzneff dans les différents tomes de son journal intime ? Lui qui a précisément TOUT donné à l'Art ? Des pages de ses livres, quel qu'en soit le genre (d'ailleurs, notre auteur répète à loisir qu'il n'aime pas les classifications des universitaires), c'est évidemment le coeur, l'âme, la sensibilité de GM qui s'exhalent, transfigurés par son tempo si singulier. Vous semblez davantage considérer ses romans, et c'est votre liberté, mais je connais d'autres de ses lecteurs qui les trouvent "mineurs" comparés à ses journaux.

Je suis surtout sûre que les vrais Matznéviens n'opèrent plus la différence. Les correspondances, les obsessions, les souffrances et les peines de l'archange sont les mêmes dans chaque paragraphe de lui, y compris dans ses essais, articles et poèmes.

"La prunelle de mes yeux" est le second livre que j'ai lu de lui (après "Maîtres et complices"), il y a 4 ou 5 ans - je me souviens aujourd'hui avec amusement que je l'avais acheté par hasard, sans avoir fait le lien avec le premier livre que j'avais lu de ce Matzneff -, et j'avais été comme vous extrêmement frappée par cette générosité et cette rapidité de plume, cette vie offerte toute crue sur un papier... C'était tellement spécial, différent, envoûtant. Le style m'a conquise en 3 pages tandis que l'abondance de personnages féminins me déroutait !

En février dernier, Christine Angot - dont les livres comptent énormément pour moi - répondait dans une interview accordée à Livres Hebdo "La littérature, c'est une parole de rien, et avec ce rien-là, un écrivain va écrire quelque chose qui va se tenir, parce qu'il n'aura pas peur de faire avec rien". Et rien, c'est tout ; c'est la vie et c'est grandir. Nourrir son écriture de sa vie, c'est faire de soi un admirable sujet d'expérience à sa portée ; c'est à la fois maîtriser sa destinée et enrichir le lecteur de son être. Les journaux de GM sont souvent des "paroles de rien", mais sûrement l'une des pièces majeures de son oeuvre, celle sur laquelle viennent s'édifier toutes les autres, sa charpente, ses fondations. Gab la rafale se définit tout seul comme un diariste "amateur", mais quel éblouissement quand on a dévoré ses 35 années publiées !

Cher anonyme, vous écrivez encore "GM, vous restez  pour moi , l'homme qui a été au bout de ses envies et qui a réalisé son ambition : celle d'écrire à part entière et de jouir, oh ! le vilain mot, sans  entraves. Vous avez vécu TOTALEMENT. Ainsi soit-il, les jeux sont faits.", bravo et merci pour ces beaux mots !

Cordialement,

*Cabrette

PS : Foulweather ! Nous ne sommes plus seuls ici !!! Merci Grég aussi. Et encore toute notre reconnaissance au Webmaster pour son admirable travail sur ce site extrêmement complet.

 

  Chère Cabrette,

  Merci pour cette longue réponse intense et passionnée qui me prouve au moins que ce forum survit grace à quelques anonymes...qui sont au nombre de 3 !

C'est peu, non? Ou sont passés les autres?

Sur votre lettre maintenant, quelques mots. Vous vous trompez, excusez moi. Je n'ai pas dit que tous les journaliers de GM étaient inutiles, je parlais surtout de celui qui s'intitule La Prunelle de mes yeux et que je trouve pour ma part assez frustrant , car je pensais y trouver autre chose. Mais rassurez vous, je crois que c'est parce que je ne suis pas encore habitué à ce genre de journaliers , ou toute ambition de faire de la littérature est gommé au profit du simple geste de noter ce qui arrive à l'auteur dans sa vie amoureuse de tous les jours, et ce qu'il lui reste à manger  le soir dans son frigo! Cette intimité inutile me dérange, voilà. Je trouve en outre qu 'éditer ces détails anodins est superflu. Mais c'est un avis qui n'engage que moi. ET Gm va surement me contredire au fil de la lecture, j'en suis sur. Et ce sera bien fait pour moi!

Voilà, chère Cabrette.

Sur ce site consacré à GM, je me permettrai quand meme de dire que l'un des plus beaux journaux qui soit s'appelle le métier de vivre, et qu'il est signé Cesare Pavese. Cruel et désenchanté. Magnifique et douloureux. Un modèle de journal intime qui jamais ne tombe dans la pose littéraire, comme celui de Gide.    

                                                              JM

 

C'est un plaisir pour moi aussi, cher Greg !

Sur les passages télé de Christine Angot, vous pourrez lire ici un excellent texte (écrit en 2000, mais qui n'a pas pris une ride) http://fr.groups.yahoo.com/group/peplum/message/3045

Quant à ses livres, je vous conseillerais rapidement (avant de me faire taper sur les doigts pour crime de hors-sujet !) de tous les lire, impossible de faire un choix, même si comme vous j'affectionne tout particulièrement "L'inceste" (excellemment lu par l'auteure elle-même en 3 CD audio, c'est fabuleux aussi). Essayez peut-être "Pourquoi le Brésil ?", la dissection d'une histoire d'amour qui plonge très loin dans l'analyse des sentiments, ou son dernier roman "Les désaxés" qui se lit toujours avec la même fureur, avec la fascination de la folie.

Mais revenons peut-être à Gabriel Matzneff, puisque c'est son forum, car sur Christine Angot aussi, je risque d'être intarissable d'éloges... Voilà deux écrivains qui, aussi différents soient-ils, écrivent par nécessité, en se mettant tout entier dans leur oeuvre et qui, pour cette raison, sont divins.

Cordialement,

*Cabrette

 

-- Edited by Cabrette at 12:15, 2005-07-13

Cher anonyme, vous avez écrit : "[...] non parce qu'il est mal écrit stylistiquement parlant ( ce serait bien prétentieux et débile de dire cela), mais parce qu'on y sent  à la lecture, ce que j'appellerai "le tour de main habile des gens de plume": celui qui consiste , avec un minimum d'idées romanesques, à transformer  en long roman indigeste ce qui tiendrait trés confortablement en une nouvelle de 30 pages"

Tout à fait d'accord, et de trop nombreux romans en sont l'exemple affligeant, surtout dans cette pseudo vague du "contemporain-contemporain-nombriliste", mais je ne sais pas si je suis très clair. Cependant, en ce qui me concerne, je n'ai pas ressenti cela en lisant Gabriel, en ce qui me concerne je répète.

 Remarquable, cher Cabrette, ce texte que "vous" avez mis en lien (désolé je tutoie un peu trop vite comme c'est de rigueur dans la plupart des forums), je le trouve dans la veine stylistique d'une Angot, justement.

Pour revenir dans la sphère de notre écrivain préféré, c'est toujours un bonheur de découvrir ses journaux intimes, je préfère de loin cependant ses essais, qu'ils soient schismatiquesou non ; Gab écrit toujours de la manière la plus claire, limpide et simple, mais très efficace, inimitable, symphonique, émouvante et, surtout, unique. Ce style est sans doute (voire sûrement) le plus dur à maîtriser.

Moi c'est Cette camisole de flammes qui m'a happé et que je n'ai remis dans ma bibliothèque qu'une fois la dernière page tournée, j'y trouve une sorte de condensé de tout ce que Gabriel a pu écrire par la suite - dans ses journaux j'entends - . Nous n'irons plus au Luxembourg est le roman qui m'a le plus enchanté par la suite, sans oublier le délicieux Isaïe Réjouis-toi qui ne manque pas de revenir au top du classement de mes hits persos.

Tout ça pour dire : qu'il est loin ce temps de la littérature, qu'elle est loin LA littérature, qu'ils sont révolus ces siècles d'auteurs qui se livraient corps et âme dans et pour leur oeuvre, à des années-lumière des best-sellers assujettis à leur film, ces espèces de scénarios améliorés qui font crouler les rayonnages des "espaces culturels" (quelle horreur cette appellation !) et qui "font illusion" entre deux hamburgers...

Il y a quelques temps j'ai eu une jeune amiequi bouffait du livre (en l'occurrence mes pauvres ouvrages dans ma bibliothèque) comme du pop-corn. J'ai essayé de lui faire entendre que personne ne lui piquerait son pavé de 500 pages et qu'elle pouvait se délecter un peu plus longtemps d'un livre. Mais les perceptions changent et c'est, je crois, irréversible, avis complètement personnel nonobstant. On écrit du "bouquin" scato, gore, où-j't'en-fous-plein-la-gueule-avec-mes-lubies-d'fesses, où l'écrivaine, branchée-bonne-à-prendre-à-cinq , est le phénomène de foire idéal pour nombres d'éditeurs foireux appâtés par le gain.

C'est bien dommage tout ça

J'vais m'coucher, moi, tiens...

@ très plus tous les deux j'espère (et les autres)

-- Edited by Greg at 01:36, 2005-07-14

-- Edited by Greg at 18:44, 2005-07-14

 

  Cher greg,

 

 vous avez mille fois raison et je vous avais répondu , mais ma lettre à été mise à la poubelle.Pas acceptée. jean marc 

CHOUETTE VERA

CA M'INTERESSE

QUE POSSEDEZ VOUS?