Invité ce jour du forum "nouvelobs.com", Philippe Sollers a été interrogé sur Gabriel Matzneff :
Question : Gabriel Matzneff écrit sur son site internet que les trois derniers volumes de son journal intime ont été sévèrement censurés par son éditeur (plusieurs dizaines de pages sucrées dans chaque volume). Or, ces livres sont parues dans la collection que vous dirigez chez Gallimard, "L’Infini". Etes- vous à l’origine de cette censure, ou est-ce Antoine Gallimard ? Dans cette seconde hypothèse, vous avez du moins avalisé le charcutage du livre de Matzneff. Est-ce compatible avec votre défense de la liberté d’expression ?
Réponse : Je note que Gabriel Matzneff ne doit pas être si mécontent de mon comportement d’éditeur puis qu’après avoir annoncé qu’il renonçait à publier son journal intime, il va bientôt me donner un nouveau tome à publier. Bien évidemment je ne suis pour rien dans ce que vous appelez une censure et qui n’est que la pression de plus en plus constante de l’instance juridique dans la vie littéraire et dans la vie tout court.
Question : Vous avez le même âge que Gabriel Matzneff. Avez-vous aussi le même succès que lui auprès des jeunes filles ?
Réponse : Les jeunes filles ne m’ont jamais beaucoup intéressé, je vous rappelle un de mes livres qui s’appelle "Femmes".
Bonjour, A propos du prochain tome du Journal de Gabriel Matzneff, en connaissez-vous déjà le titre ? Puisque vous êtes des lecteurs tellement attentifs, vous devriez vous devriez le savoir... Si vous donnez votre langue au chat, je vous livrerai ma "botte secrète", aussi botté le chat fut-il ! Véra Bruxelles
La lâcheté est humaine. Suivre les modes aussi, maoïste avec la foule, censeur avec le mouvement, mais toujours, comme tous ses amis 68ards goûtant aujourd'hui les douceurs du pouvoir en finissant d'extorquer les derniers deniers de l'Etat social et culturel, ce talent inimitable de se faire passer pour ce que l'on n'est pas.
A méditer, ces mots d'Alain Robbe-Grillet, néo-académicien, à propos de la censure : "Cela s'est beaucoup accentué. Enfin, sur deux points surtout: les petites filles et les chambre à gaz. On n'a pas le droit d'écrire que les petites filles sont sexuellement attirantes et que les chambre à gaz n'ont pas existé" (Livre-Hebdo, janvier 2001).
Bonsoir Stéphanie, Merci de répondre car je suis ravie d'avoir aiguisé votre curiosité...Le titre est inscrit en toutes lettres dans la réédition 2006 de "Boulevard Saint-Germain" dans la petite vermillon ! (Bibliographie) L'avant-propos s'achève avec rappel émouvant à la mémoire des femmes oublieuses... Véra
Bonsoir Frizou, C'est sympa d'avoir vendu la mèche du chat à Stéphanie. Tonnerre de Brest ! Je crois que le marquis de Carabas (le webmaster ?) risque d'être fort débordé en février quand sortira le livre, et vivement la suite du bouleversant : "La prunelle de mes yeux" où, page 174, GM cite Cioran à propos du "Sabre de Didi" : "ça va déclencher des réactions passionnées, mais c'est ce qu'il faut : un livre n'est bon que lorsqu'il est "haï" par ceux qui le lisent." Amicalement, Véra Bruxelles.
Bonsoir Stéphanie, Je suppose que vous êtes d'avis que GM a l'art de baptiser ses livres de titres très attractifs. "Les Demoiselles du Taranne" annoncé en est une autre preuve vivante, et j'imagine que le mot "Taranne" ne devrait pas faire l'objet d'une nouvelle devinette...? Véra
